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Michael Salvatori, EAO

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S’il est relativement facile d’expliquer en quoi consiste le rôle de pédagogue, il n’est pas pour autant évident d’expliquer pourquoi nous l’avons choisi. Que cherchons-nous à accomplir? Comment savoir si nos efforts portent leurs fruits? Et comment pouvons-nous démontrer que les réussites que nous énumérons à l’heure du bilan annuel sont à la fois significatives et conformes à notre mandat?

Compte tenu de l’évolution du contexte dans lequel nous œuvrons à titre d’organisme de réglementation de la profession enseignante en Ontario, nous mettons davantage l’accent sur le «pourquoi». Nos réussites de 2018 reflètent nos efforts en ce sens.

Notre mandat (le «quoi») est clairement défini dans la législation ontarienne. En termes simples, nous fixons des normes, certifions les pédagogues, agréons les programmes et cours qui permettent d’accéder à la profession et de se perfectionner, et réglons les plaintes déposées contre nos membres. Le présent rapport regorge de statistiques et d’analyses sur les tendances observées en 2018.

Notre raison d’être (le «pourquoi») est de protéger le public et de servir ses intérêts. Au cœur même de cette raison d’être, les deux impératifs que sont le bien-être et la sécurité des élèves fournissent un cadre pour l’élaboration de nos initiatives et le déroulement de nos activités. Ils nous aident également à renforcer la confiance que le public voue à la profession enseignante.

Je me permettrai d’illustrer au moyen d’un exemple. Afin d’atténuer les risques pour les élèves, nous avons demandé au gouvernement de modifier la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario en vue d’élargir la définition des actes de mauvais traitements d’ordre sexuel qui entraînent la révocation obligatoire du certificat d’enseignement. Nous avons demandé également l’adoption de mesures qui obligent les employeurs à nous transmettre de l’information pertinente en temps opportun. De plus, nous avons exprimé notre appui à l’égard d’un programme qui procurerait un soutien financier en matière de thérapie et de counseling aux élèves victimes de mauvais traitements d’ordre sexuels.

En avril, nous sommes intervenus devant la Cour suprême du Canada en vue de protéger la vie privée des élèves et de donner notre point de vue sur ce qui constitue, pour les enseignants, une conduite professionnelle acceptable à l’égard des élèves sur le plan juridique.

Faire de la réduction des méfaits un objectif a donné lieu à un examen plus approfondi des «catégories de risque», c’est-à-dire nos secteurs d’activités où il est possible de prévoir les risques et d’intervenir adéquatement, tels que la gouvernance, les finances et l’exercice de la profession.

Ainsi, grâce à des examens réguliers et cycliques, nous sommes en mesure d’atténuer les risques et d’améliorer l’efficacité de nos processus d’exploitation.

Notre comité de gouvernance avait notamment demandé un examen indépendant de notre structure de gouvernance. Au début de 2019, notre conseil axera ses efforts sur le rapport et les recommandations qui ont émané de cet examen externe, lesquelles portent entre autres sur la mise en œuvre d’un conseil de gouvernance plus modeste et des listes de membres externes pouvant siéger aux différents comités prévus par la loi.

D’autre part, nous avons adopté plusieurs initiatives en vue d’appuyer les pédagogues dans leur formation initiale et leur perfectionnement continu, ainsi qu’en matière d’élaboration de politiques et d’agrément de cours menant à une qualification additionnelle (QA). Nous avons rencontré le personnel du ministère de l’Éducation afin de revoir les mécanismes de rétroaction et les changements proposés à la réglementation, organisé des ateliers à l’intention des concepteurs de QA, adopté des lignes directrices pour les QA avec la participation d’aînés des communautés inuites (apprentissage de l’inuktitut) et de représentants de groupes de sourds et de malentendants, et rencontré des étudiantes et étudiants des deux premières années d’un programme de formation à l’enseignement dans les facultés d’éducation de l’Ontario. Nos efforts constants en vue de consulter et d’éduquer nous aident à mieux cerner certains enjeux et à trouver des solutions.

L’atténuation des risques dans un contexte d’autoréglementation était au premier plan de notre congrès Inspirer la confiance au public qui s’est déroulé le 31 mai et le 1er juin. En se rencontrant pour parler des études de cas et des meilleures pratiques, les organismes de réglementation peuvent mieux se prémunir contre les risques et améliorer leurs pratiques professionnelles.

À l’été, l’Ordre a invité des parents et des membres de la profession à prendre part à des groupes de consultation. Les participants à ces groupes ont souligné que la santé mentale est un sujet qui mérite qu’on s’y attarde. Ainsi, nous avons dévoilé en novembre une recommandation professionnelle intitulée Favoriser la santé mentale des élèves, dont nous ferons la promotion au sein de sept communautés au printemps de 2019. Nous avons pour ce faire consulté bon nombre d’experts et d’intervenants du secteur de l’éducation. En fournissant un cadre de travail qui permet à nos membres d’envisager différentes façons de se pencher sur ces questions, de dialoguer et d’agir, nous respectons leur jugement professionnel et leur capacité à veiller aux besoins des élèves à risque.

En novembre, le conseil a fait de la gestion des risques l’une des trois priorités de l’Ordre au cours des cinq prochaines années, avec l’amélioration de l’engagement des partenaires et le renforcement de la transparence et de la reddition de compte.

Pour faciliter les échanges avec nos membres et le public, notre site web, notre revue et nos documents ont fait peau neuve. Le recours à un langage à la fois clair et simple, évitant dans la mesure du possible tout jargon technique, facilitera la compréhension. L’ample utilisation des médias sociaux et des plateformes électroniques populaires nous permettra d’autre part de communiquer directement avec le public et nos membres, de connaître leurs opinions et de répondre rapidement à leurs questions. Des efforts soutenus en matière d’ouverture et de transparence sont un gage d’efficacité. La transparence est un autre facteur qui inspire la confiance.

En 2018, nous avons renouvelé l’agrément des programmes de formation à l’enseignement du Collège universitaire Redeemer, de l’Université York, du Collège universitaire Tyndale, de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario et de l’Université Laurentienne. Nous avons également approuvé des modifications considérables aux programmes de l’École d’éducation Schulich de l’Université Nipissing, ainsi que de la Faculté d’éducation de l’Université de Windsor.

Grâce au leadership de notre conseil, à la diligence de notre personnel et aux points de vue éclairés de nos collègues des secteurs de l’éducation et de l’autoréglementation, nous travaillons sans relâche pour enrichir l’éducation et rendre les milieux d’apprentissage plus sûrs pour les élèves de l’Ontario.

Nous valorisons l’intérêt du public, l’honnêteté, l’intégrité, la diversité et l’inclusion. Nous valorisons aussi la qualité, le professionnalisme, la responsabilité fiscale, l’efficacité et le travail d’équipe. Et je valorise la passion et l’engagement de toutes celles et de tous ceux qui font des élèves leur priorité.

Allez-y, demandez-moi «pourquoi»!

Michael Salvatori, EAO
Chef de la direction et registraire